– L’espérance est le bien que l’on dépense le plus et qu’on épuise le moins.
Je vous ai parlé de la foi. OK…
je reste sur ma lancée… Il faut maintenant que je vous parle de l’espérance…
Tout se tient. L’un ne va pas sans l’autre.
Toute ma vie, je me coucherai en rêvant, d’abord éveillé, puis en dormant.
Oui, je réalisais mes propres rêves. Je les écrivais, les inventais, les mettais en scène, moi-même, chaque soir avant de m’endormir. Je n’aurais jamais pu m’endormir autrement et seulement quand j’aurai 47 ans environ, ce manège cessera de lui-même, sans m’en rendre compte. L’abandon de cette méditation particulière s’est fait spontanément.
Je n’ai jamais décidé qu’il en serait ainsi, mais je m’en suis rendu compte lors d’un cheminement personnel entrepris quelques mois plus tôt. Je réalisai alors que je n’avais plus besoin de mes rêves pour m’endormir. Je me couchais et je dormais sans plus.
Était-ce que je n’avais plus de rêves à réaliser? Non! mais j’avais déjà réalisé plusieurs rêves et il va sans dire qu’il m’en restait moins en réserve. Un jour un ami me dit que j’étais un grand rêveur car lui-même affirmait ne rêver qu’une ou deux fois par an. Je lui demandai quel était selon lui, le pourcentage de rêves que nous pouvions réaliser. Il me répondit tout-de-go 10%.
Je lui fis remarquer alors que ça lui prendrait entre 5 et 10 ans pour en réaliser un alors que moi qui rêvais tous les jours, je devais bien en réaliser 36 ou 37 par année.
Un certain M. Von Ebne-Eschenbach disait un jour, à son auditoire:
-« Ne dites pas que vous êtes pauvres parce que vos rêves ne se sont pas tous réalisés.
Seuls sont vraiment pauvres ceux qui n’ont jamais eu de rêves. »
Je rêve beaucoup moins qu’avant parce que je suis moins actif. Je me satisfais plus facilement de ce que j’ai. J’ai tellement réalisé de mes rêves qu’il me semble avoir eu ma juste part. Mais j’ai encore des rêves qui me trottent dans la tête. Ils ne sont pas moins importants qu’avant, ils sont mêmes plus exigeants.
Il n’y a déjà quelque temps, j’ai vu celui qui me tenait le plus à coeur depuis quelques années, se réaliser. J’ai rencontré une femme formidable avec qui j’ai une relation amoureuse exceptionnelle et extrêmement satisfaisante. Pourtant, quand je disais à cet ami dont je parlais plus haut, quel était mon rêve, il me répondait toujours que je rêvais en couleur, certain qu’il fût qu’une telle femme ne sût exister. Dommage qu’il ne la connaisse pas, force lui serait d’admettre que j’ai encore eu raison.
Pourquoi ai-je trouvé cette perle rare? Parce que j’y croyais. J’avais foi en la vie et j’ai toujours gardé l’espoir de la rencontrer un jour quelque part.
Il y a quelques années, j’assistais aux funérailles de la mère d’une belle-soeur. Un prêtre inconnu de tous, vint dire l’homélie au salon funéraire puisqu’il n’y avait pas de service religieux de prévu. Souvent dans ces occasions, les curés en profitent pour faire leur « show ». Il en résulte parfois des sermons abominables comme ce curé qui tente de nous faire croire que « notre ami Maurice sera accueilli au ciel car il a toujours su mener sa vie selon les principes de la Sainte Église ». Mais nous savons tous qu’il battait sa femme et ses enfants, qu’il prenait une « brosse » tous les vendredis soir et qu’il avait connu de nombreuses maîtresses.
Toujours est-il que je m’attendais à ce genre de discours et m’apprêtais même à sortir. Quel ne fut pas mon étonnement, dès les premières paroles de ce prêtre, de l’entendre ME parler d’espoir.
Il n’a pas parlé de la défunte, il ne l’avait pas connu. Il nous a cependant réconfortés en nous laissant un message d’espoir. La vie après la vie ou la vie éternelle, peu importe, il nous fit comprendre que ça n’arrêtait pas sec comme ça, qu’il y avait après cette vie sur Terre, une autre vie ailleurs, qui nous attendait, laquelle devait forcément être meilleure. Sinon, à quoi nous servirait de venir en ce monde et apprendre à vivre pour ne pas aller ailleurs par après. J’eus alors la certitude que nous prenions tous la même direction en naissant. Nous allons tous vers la mort, porte d’entrée inévitable vers un monde différent.
Je crois fermement en la réincarnation, celle du corps aura lieu probablement au Jugement dernier comme il est dit dans les Écritures tel que l’Église les présentent aujourd’hui. Mais l’autre réincarnation, celle de l’esprit, elle se fait sans relâche.
Car l’esprit n’a ni de commencement ni de fin, l’esprit c’est la connaissance, la conscience, elle ne peut donc provenir que d’une autre connaissance ou conscience. En ce sens, elle a toujours été et elle sera toujours. Mon esprit a intégré mon corps cette fois-ci, il aura été mon esprit pour la durée de vie de ce corps que je suis. Après la mort de ce corps, mon esprit ira à la recherche d’une autre structure à intégrer, cheminant ainsi à travers les siècles, apportant à l’humanité, la connaissance universelle dont il est imbibé depuis toujours. Il tentera ainsi de parvenir à la perfection qui lui ouvrirait les portes du paradis céleste. C’est l’essentiel de la pensée bouddhiste-tibétaine.
Pour moi, le fait de croire à ces idées, me donne l’espoir, me permet de comprendre un peu mieux pourquoi nous ne sommes pas égaux sur la terre. Alors que nous sommes quelques privilégiés, des milliards connaissent un sort moins favorable et un petit groupe profite au maximum des nombreux avantages réservés probablement à ceux qui ont presque atteint la perfection. La vie que nous vivons est conséquente de nos vies antérieures. C’est là que j’y vois enfin la justice universelle.
Ce qui nous arrive est probablement le fait de notre comportement dans des vies antérieures.
Voilà ce qui m’aide à comprendre pourquoi un tel est financièrement à l’aise bien qu’il ne le mérite pas. Il payera peut-être le prix dans une autre vie. Pourquoi un enfant souffre, une femme est battue, un homme est torturé? Rien ne peut s’expliquer dans la recherche d’une justification terrestre. Dieu est bon, il a donné le libre choix aux Hommes, s’ils ne deviennent pas à Son image, ils n’entreront pas dans les Cieux. N’est-ce pas suffisant pour comprendre que l’âme qui est éternelle, doit revenir sur Terre en intégrant un corps physique et apprendre à aimer jusqu’à la perfection. Ce jour venu, alors elle peut accéder aux richesses du Royaume des Cieux, mais pas avant.
Attention, cela n’a rien à voir avec la richesse ou les biens matériels. Non, tout ce qui est matériel se déprécie. Voilà pourquoi la langue française utilise si bien les verbes Être et Avoir. Je classe ainsi dans le verbe Avoir, tout le matériel, le dépréciable et dans le verbe Être, tout ce qui s’apprécie, s’améliore, grandit. La véritable richesse consiste à se contenter de ce que nous avons. Ainsi satisfait nous n’avons plus besoin de rien. Au contraire, si nous exigeons de plus en plus, nous ne sommes jamais rassasiés, Il nous en faut encore et encore, nous ne sommes donc pas riches puisqu’il nous manque tant.
Ne dit-on pas: « Tant qu’il y a de la vie il y a de l’espoir ». Nous mourons quand nous n’avons plus d’espoir. Des hommes et des femmes auront subi les pires traitements, vécus d’incroyables aventures dans des conditions impossibles, elles raconteront toujours qu’elles auront survécu grâce à l’espoir. Elles savent que cette lueur, si elle ne s’éteint pas, les guidera vers le bon chemin, leur fera endurer le pire puisqu’elles espèrent de toutes leurs forces s’en sortir. Si la foi déplace les montagnes, l’espérance nous permet de vivre sans crainte de voir ces montagnes nous tomber dessus ou se mettre en travers de notre chemin.
Trop de gens de nos jours ont perdu espoir. Ils abandonnent, n’espérant plus rien de la vie.
La moindre contrariété les affecte.
Henry Ford disait un jour:
– » Ceux qui abandonnent sont plus nombreux que ceux qui échouent. »
Cette phrase m’inspira alors les réflexions suivantes:
– Ceux qui échouent ont la tentation d’abandonner dans le futur.
– Ceux qui échouent réussiront un jour, s’ils n’abandonnent pas.
– Ceux qui réussissent ne pensent jamais à abandonner.
– Ceux qui réussissent sont plus nombreux que ceux qui échouent.
– Ceux qui abandonnent ne réussissent jamais.
– Ceux qui abandonnent ne réussissent qu’à échouer.
Et cette réflexion de Pierre Trépanier, à savoir:
– » Il y a pire que de n’avoir pas réussi, c’est de n’avoir pas essayé. »
Je termine ce chapitre en espérant vous avoir donné de l’espoir et en vous laissant méditer sur ces autres pensées inspirées de grands philosophes.
– L’espoir, c’est de planter un arbre en sachant qu’on ne profitera peut-être jamais de son ombre. »
– La vie commence quand on décide ce que l’on attend d’elle. Rafaele Martin del Campo
Mon plus cher désir dans la vie est de rencontrer quelqu’un qui me fera faire ce dont je suis capable. Ralph Waldo Emerson.